Au niveau des abat-sons, dans l’ouverture des premières lucarnes de la flèche, Jean-Guy De Meyer sonne de son instrument qui égrène les notes du vieux plain-chant si prenant dans sa simplicité, la première strophe du « Stabat Mater Dolorosa , juxta crucem lacromosa, dum pendebat Filius », suivi des lamentations de Jérémie. Cette sonnerie est répétée aux quatre pièces cardinaux.
Un très beau souvenir de Chimay
Cette année, sous les yeux émerveillés de deux touristes français, Pacale et Guy Jansen, de Douai, de passage à Chimay pour fêter l’anniversaire de madame, Jean-Guy Demeyer a perpétué une tradition que lui-même avait reprise. Il a fait résonner sa trompette depuis le clocher de la collégiale de Chimay pour annoncer le début des offices. Beaucoup de visiteurs, voire beaucoup de Chimaciens, sont encore surpris d’entendre sonner de la trompette dans le clocher de la collégiale. Cette tradition inattendue donne un cachet tout spécial à ces jours sacrés qui célébraient avec ferveur les anciennes communautés.
L’ascension
Ce jour-là, la trompette sous le bras, Jean-Guy De Meyer monte, hier quatre à quatre, aujourd’hui une à une, les marches de l’escalier abruptes de la tour de la collégiale des Saints-Pierre-et- Paul jusque dans le clocher. « C’est une ascension qui prend habituellement quelques minutes, confie-t-il. On se trouve juste au-dessus des cloches et du carillon. Il faut monter un peu à l’avance pour pouvoir reprendre son souffle pour jouer. » Arrivé aux premières lucarnes de la flèche, il sonne de son instrument, qui égrène les notes.
La tradition
Depuis ses 12 ans, Jean-Guy Demeyer n’a pas failli à sa parole donnée : « J’ai commencé à jouer de la musique à l’âge de 8 ans avec mon professeur, feu Alphonse Collet, musicien à la fanfare royale « Les Loupards » de Chimay. Quatre ans plus tard, il m’a demandé de le remplacer et de perpétuer cette tradition. À 12 ans, je montais déjà tout seul pour sonner l’office de 15 h. Quelques années plus tard, mon professeur m’a demandé de perdurer. Ce que je fais depuis. Il faut jouer à chaque face de la tournée pour appeler les fidèles dans toutes les directions« .
Recherche d’un successeur
En 2025, Jean-Guy Demeyer fêtera les 50 ans du respect de sa parole donnée à Alphonse Collet. Une mission qu’il a accomplie avec brio et savoir-faire, au grand contentement de toutes celles et tous ceux qui restent attachés au maintien des coutumes. Afin de pérenniser celle-ci, il espère trouver un jeune trompettiste local afin de lui céder le flambeau et perpétuer ainsi cette tradition rarissime, voire unique, en Belgique. Alors, si un jeune lecteur se reconnaît dans ce profil, c’est avec une grande joie que Jean-Guy l’initiera à cette vieille tradition chimacienne.
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